
Image crédits : Corps au travail, 2010 – Cité de la céramique Sèvres – Limoges © Pierre Grolleau
Corps au travail, un manifeste
Plonger mes mains dans l’argile, c’est construire et préserver un monde à soi, à l’abri de la frénésie de celui qui nous entoure. C’est un acte animal, charnel où le geste dit paradoxalement l’humain. Il révèle la question du corps et de son impact dans la glaise. La matière souple que j’étire sous mes doigts devient peau, ossature, un univers invisible et souterrain fait de tendons et de muscles. Il est fragile et éphémère, mais je m’y promène comme je marche le long d’un sentier qui sent l’odeur de la tourbe et qui m’enveloppe. Parfois j’y enfonce les parties de mon corps : le contact avec la matière est une façon d’être au monde coûte que coûte.
Valérie DELARUE, juin 2012
La chambre d’argile (détail) Cité de la céramique, Sèvres-Limoges © Valérie Delarue
La chambre d’argile
Œuvre manifeste et monumentale, créée en 2010 à l’occasion d’une résidence à la Cité de la Céramique Sèvres-Limoges, « La Chambre d’argile » (Grès, H : 250 / P : 540 / L : 170 cm) garde les traces de
la vidéo performance « Corps au travail ».
J’ai construit « La Chambre d’argile » dans un silo de l’atelier du moulin au cœur de la manufacture. Nue, sans filtre, je venais expérimenter mes recherches sur le travail de la matière, l’impact du corps en mouvement et ses traces dans l’argile.
Vestiges de la chambre d’argile – Cité de la céramique Sèvres – Limoges © Valérie Delarue